Bactérie tueuse : une attaque terroriste ?
Les informations rendues publiques sur l'épidémie d'E.Coli contiennent des zones d'obscurité inquiétantes. Plusieurs éléments demeurent intrigants voire déroutants. Le premier est que malgré des milliers de victimes, la source de la contamination n'a pas encore été déterminée. Cela me semble incroyable, surtout s'il s'agit d'une source alimentaire unique.
Les recoupements d'informations recueillis auprès des malades et de leur familles auraient du permettre, rapidement, de savoir qui a mangé quoi. Dans le cas d'une contamination par un aliment unique, la fréquence de la consommation de l'aliment incriminé devrait sauter aux yeux des enquêteurs. Les statistiques sur les établissements et commerces de détail fréquentés par les victimes devraient, de plus, permettre une estimation de la localisation de la ou des source de contamination. Surtout, après une telle extension de l'épidémie. .
Pourtant on ne sait toujours rien sur l'origine de la contamination. On sait seulement que ses conséquences semblent se concentrer autour de la ville de Hambourg. sans plus. Quelque chose cloche. On devrait, raisonnablement avoir davantage d'indications.
A partir des enquêtes menées depuis plusieurs jours, le recul devrait être suffisant pour émettre de sérieux doutes sur des aliments précis, à défaut d'avoir des certitudes. Tout se passe comme si il n'y avait aucune piste, ou qu'on ne la dévoilait pas.
On peut, d'ores et déjà constater que certaines des hypothèses envisageables n'ont pas été rendues publiques. La première est l'hypothèse terroriste. Elle n'est pas si fantaisistes que celà car elle a été envisagée par les autorités européennes dans les semaines qui ont précédé la crise. Le Royaume-Uni avait récemment pris des mesures en donnant des directives de sécurité aux industriels du secteur agro-alimentaire. des renseignements en provenance d'Afghanistan semblent avoir ravivé ces craintes. Nous verrons ces éléments de plus près dans un article cité.
Mais ce caractère d'étrangeté d'une bactérie aussi banale qu'E.Coli comporte d'autres aspects. Ainsi, le fait que cette bactérie s'attaque particulièrement aux femmes est bien curieuse. Je doute que la bactérie se reproduise dans des compléments alimentaires ou des bâtons de rouge à lèvre. Mais qui sait?
La bactérie est qualifiée, quasi-unanimement, de mutante. Pourtant on note quelques contradictions, au moins apparentes, dans les déclarations des spécialistes à ce sujet. Certains disent que la bactérie tueuse existait déjà mais était rare, d'autres affirment qu'ils s'agit d'un croisement entre deux souches très agressives préexistentes, mais que la bactérie tueuse, telle qu'elle se manifeste, n'était pas connue. Ce qui est acquis, c'est qu'il s'agit d'une bactérie mutante.
Les bactéries peuvent muter d'elles-mêmes, mais on sait aussi qu'on peut les y aider. L'ingéniérie génétique permettrait, assez facilement, à un groupe malveillant de répandre une telle bactérie modifiée dans l'espoir de faire de nombreuses victimes et de perturber l'économie d'un pays. Le soin apporté à sa dispersion pourrait expliquer que la source n'ait pas encore été déterminée.
Ce risque d'actes terroristes utilisant une souche dangereuse d' Escherichia Coli a été, depuis longtemps, identifié par les pouvoirs publics de certains pays. C'est le cas en Amérique et ,nous allons le voir plus loin, au Royaume Uni, récemment. Je vous livre le lien vers un document officiel émanant des autorités de santé de Caroline du Nord. Ce document détaille le risque et les mesures envisagées pour y réagir, le cas échéant. Il faut espérer que ce document n'aura donné d'idées à personne.http://www.scdhec.gov/administration/library/ML-025272.pdf
En voici quelques extraits dont je vous recommande la lecture, en particulier pour ce qui concerne l'eau:
How people get E. coli 0157:H7
It is believed that it only takes a small amount of E. coli 0157:H7 to make you sick. The disease-causing bacteria can be passed from person to person.
Comment les gens contractent E. Coli 0157:H7
On pense qu'il suffit d'une petite quantité de E.Coli 0157.H7 pour vous rendre malade. La bactérie à l'origine de la maladie peut être transmise de persone à persone (NDLA: on ne mentionne pas beaucoup ça dans le cadre de la crise allemande)
You can get it by:
Vous pouvez contracter la maladie des manières suivantes:
Eating ground beef tainted with E. coli 0157:H7 that has not been cooked long enough. Most people get the illness this way. Contaminated meat can look and smell fine.Manger de la viande hachée contaminée souillée par E.Coli 0157:H7 qui n'a pas été cuite sufisamment. la plupart des gens contractent la maladie de cette manière. La viande contaminée peut avoir un bel aspect et une odeur convenable.
Drinking water, unpasteurized milk or juice that contains E. coli 0 157:H7 bacteria.Boire de l'eau, du lait non pasteurisé ou du jus qui contiennent E.Coli 0157:H7
Eating foods that have been in contact with infected raw beef or its juices. These foods could include vegetables and fruits, and they must be thoroughly cooked to destroy the harmful bacteria. Swimming in water that has human or animal waste in it. Coming in contact with children or adults in child care centers in which someone has the illness. Consommer de la nourriture qui a été en contact avec de la viande de boeuf crue ou ses jus. Ces aliments peuvent inclure des légumes et des fruits, et ils doivent être soigneusement cuits afin de détruire la bactérie dangereuse. Nager dans une eau contenant des déjections humaines ou animales. Entrer en contact avec de enfants ou des adultes au sein de garderies d'enfants dans lesquelles quelqu'un est malade.
Coming in contact with disease-carrying animals in petting zoos. The bacteria can be killed by thoroughly washing hands with soap and water. Entrer en contact avec des animaux porteurs de la maladie dans des zoos. la bactérie peut être tuée par un lavage minitieux des mains au savon et à l'eau.
How E. coli can be used for terrorismTerrorists could use E. coli 01 57:H7 bacteria as a weapon to strike many people at one time. Among the methods that could be used are:
Adding bacteria to a water source or to food .Infecting cattle that people will eat. Des terroristes pourraient utiliser E.Colie 0157:H7 en tant qu'arme destinée à frapper denombreuses personnes. Parmi les méthodes qui pourraient être utilisées. Ajouter la bactérie à une source d'eau ou à de la nourriture. Infecter du bétail que les gens vont consommer.
On trouve dans le reste du document des indications sur les mesures qui seraient prises, en particulier dans les cantines, au cas ou une telle attaque terroriste surviendrait.
Je vous soumets, également, un article paru dans le Telegraph, il y a à peine un mois de cela. la source originelle de l'article dans ce journal semble curieusement avoir disparu, même si le lien existe toujours dans lors d'une recherche google.
Je vous propose la retranscription, trouvée sur un blog, de cet article très intéressant.
http://yosemitediderot.blogspot.com/2011/05/food-supply-at-risk-of-attack-by.html
On y apprend que les autorités britanniques redoutaient une attaque terroriste visant les approvisonnement en nourriture et ont transmis des directives concernant la sécurité aux industriels. Le risque d'utilisation d'E.Coli est mentionné. Il fait état de documents, découverts en Afghanistan, concernant des attaques "bio-terroristes" projetées contre les approvisionnements en nourriture occidentaux.
Il est, pour le moins, curieux que cette préoccupation se soit manifestée un mois avant l'épidémie d'E.Coli.
voici l'essentiel du contenu de l'article:
Food supply at risk of attack by terrorist groups - Telegraph
Food supply at risk of attack by terrorist groups - Telegraph
7:00AM BST 08 May 2011
Industry chiefs have been told that their sector is vulnerable to attacks by ideologically and politically motivated groups, intended to cause widespread casualties and disruption.
The warning comes from the Centre for the Protection of National Infrastructure (CPNI), which operates as part of the SecurityService to provide advice to energy, water, food and transport suppliers in the UK.
In the past the main threat of deliberate contamination has been from criminals attempting extortion or from individuals with agrudge, but security officials now fear there is an emerging threat from extremists such as al-Qaeda, dissident Northern Ireland republicans and animal rights fanatics.
The CPNI has now issued guidance to food and drinks producers and major supermarkets asking them to identify their vulnerabilities and to protect their plants and depots against potential attacks.
Steve Barrass, from the CPNI, spoke about the threat at a meeting of food safety experts. Addressing the spring conference of the Society for General Microbiology, he said: "The UK suffers from a low level of malicious contamination of food by the bad, the mad and the sad.
"Now it has to consider the possibility of food supplies being disrupted by politically motivated groups."
Although there is extensive food testing carried out in the UK, a document sent to producers warns of a number of threats to the supply chain. Attackers could contaminate prepared food or drink with bacteria such as
E. coli or chemicals, causing consumers to fall sick and even die.
Alternatively, by targeting the basic ingredients that are used in large numbers of popular foods, they could cause even wider panic and disruption. Experts in the US have warned that the dairy industry is particularly vulnerable as adding just a few grams of botulinum toxin or ricin to a tanker load of milk could kill or hospitalise thousands of consumers.
Milk is also wildly used by food manufacturers and the contaminated milk could end up in thousands of products. With imported food accounting for much of what Britons eat, the report warns that it is harder to guarantee the security of producegrown abroad and transported to the UK.
The report warns that such attacks could also gravely damage consumer confidence in brands, while causing severe economicharm.In one example, a major UK producer of pastries was targeted by a malicious attack where peanuts were introduced into the production of a nut-free product.
The factory was shut down for five days and products were removed from sale due to the risk of anaphylactic reactions from allergy sufferers. A police investigation ruled out accidental causes and the company lost five per cent of its annual sales.In February, a South African farmer was arrested after allegedly threatening to unleash foot and mouth disease in Britain, causingwidespread devastation to the livestock industry. He was said to have been motivated by a belief that Britain was responsible for allowing Robert Mugabe to inflict losses on the farming industry in Zimbabwe.
The CPNI report warns: "The food and drink industry in the UK – the food sector of the national infrastructure – could be under threat from ideologically motivated groups. "The threat extends that from criminals who use extortion and from individuals with a grudge. It is different in nature from the natural) hazards which the industry is well versed in handling. The threat is unlikely to decline in the foreseeable future. "This could cause mass casualties, economic disruption and widespread panic. In many ways the diversity of the food operations may seem to make the food supply highly vulnerable to attack." The report singles out farms as vulnerable because they often employ casual workers from abroad, and urges all businesses to make comprehensive checks on new employees and visiting contractors. Production facilities should have security and perimeter controls, while unscheduled deliveries should not be accepted, it says. In the United States, food "bioterrorism" has become a major concern after documents were found in Afghanistan apparently referring to plans by terrorists to contaminate food supplies.An al-Qaeda group in Yemen that built toner cartridge bombs in an unsuccessful attempt to blow up aircraft last October were also thought to be planning to poison salad bars and buffets in restaurants.The US now also has special agents stationed in countries that export food to America to monitor vulnerable points where the food supply could be attacked. Dr Richard Byrne of the Centre for Rural Security at Harper Adams University College in Shropshire, who has carried out research on the threats posed by terrorism to agriculture, said: "The US and Australia are much more publicly aware of the threat from terrorism to the food supply compared to here in the UK.
Groups could go after consumer health in a short term way by using something likeE. coli or longer term by contaminating with cadmium or radioactive caesium, but the economic impact of an attack on food can have the greatest impact.
"Look at the resources we had to put into tackling foot and mouth – it tied up the police, army, fire service, private contractors and sapped huge amounts of money." Professor Tim Lang, a food policy expert at City University, London, added: "Only 60 per cent of our food comes from Britain. That reliance on imported food is a huge vulnerability in the country's food supply chain." Terry Donahoe, head of the chemical safety division at the Food Standards Agency, said: "We have a very robust set of procedures to detect threats and an emerging risks programme to identify risks that might be coming up so we can act at an earlier stage to prevent them from happening."
Voici, également, un articleconcernant les risques en Europe de "terrorisme agricole", publié sur agra-net.com.
"Should Brussels take agroterrorism more seriously?"
http://brusselsblog.agra-net.com/2011/should-brussels-take-agroterrorism-more-seriously/
Je suppose que les dirigeants doivent avoir envisagé cette hypothèse en ce qui concerne la crise actuelle. Leurs préoccupations des semaines précédentes, auraient, en tout cas, du les y pousser.
Bonne soirée à toutes et à tous.
Dominique